Les anciennes carrières de Brest

ou l’impact prédominant des ports de guerre et de commerce dans l’emplacement et l’ampleur des sites d’extraction

Résumé

Brest, à la fois port de guerre et port de commerce, a entrepris des travaux titanesques pour se procurer les pierres nécessaires à ses infrastructures maritimes. Ces sites d’extraction, encore le plus souvent bien visibles, ont créé une géomorphologie anthropique, et sont partiellement aménagés en jardins urbains.

Index

Mots-clés

géomorphologie anthropique, carrières, ports, jardins urbains

Plan

Texte

Avant Propos

Disposer de carrières lors de son développement est, pour toute cité, une nécessité impérieuse. Les sites d’extraction peuvent être tout proches ou éloignés. L’exemple de Brest s’avère à ce sujet aussi instructif qu’original. La ville a grandi à proximité des rives escarpées de la Penfeld où s’est établi tout d’abord le port de guerre avec son arsenal, avant de s’étendre, vers l’ouest, trop à l’étroit en bordure de sa ria, le long des falaises littorales de la rade – alors que vers l’est s’installait le port de commerce. Ces abrupts topographiques, à la fois sur la ria et la rade appelaient, naturellement, l’ouverture de carrières, tant pour l’établissement des ports de guerre et de commerce que pour le bâti urbain.

La carte géologique (Chauris et Hallegouët, 1980) indique que la ville est essentiellement édifiée sur la formation connue sous l’appellation de « gneiss de Brest », en fait une ancienne granodiorite, transformée en gneiss par le métamorphisme général (fig. 1). De nuance bleutée quand il est sain, plus souvent brunâtre par altération météorique, ledit gneiss ne livre, généralement, que d’assez médiocres moellons ; en fait, son atout majeur est sa surabondance toute proximale (photos 1 et 2). Les gneiss de Brest admettent des bancs de quartzites ainsi que des filons de quartz, tous deux très durs et appréciés pour l’empierrement.

Photo 1 - À proximité de l’Arrière Garde

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Extraction de gneiss autour de l’entrée du tunnel ferroviaire

Photo 2 - Dans l’arsenal

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Le front de taille dans les gneiss, sujet à des éboulements, a été grillagé.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Figure 1 - Localisation des anciennes carrières de Brest

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Le long de sa bordure sud, le gneiss est en contact avec la formation schisto-gréseuse, dénommée « schistes de l’Elorn », indurée par le métamorphisme de contact lors de l’intrusion de la granodiorite (photos 3 et 4). Ici encore, médiocre matériau, fournissant des moellons hétérométriques feuilletés.

Photo 3 - Au droit du port de commerce

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Front de taille dans les schistes de l’Elorn, indurés par métamorphisme.

Photo 4 - Au droit du port de commerce

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Les anciens fronts de taille sont envahis par la végétation.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Toutes ces roches proximales (gneiss, quartzites, quartz, schistes) ne livrant guère de pierres de taille, mais essentiellement des moellons, appel a dû être effectué à des roches plus distales. Très tôt, le granite de Trégana affleurant sur la côte au-delà du goulet ; ultérieurement, les différents granites du massif de l’Aber-Ildut – et tout spécialement le faciès à gros feldspaths roses, dénommé naguère « Le Laber », exploité sur les rivages du Léon occidental et sur les bords de la ria qui lui a donné son nom ; et aussi, le microgranite de Logonna, immédiatement identifiable par ses cernes subconcentriques brunâtres d’hydroxyde de fer (carrière du Roz) ; et encore, le microgranite de l’Île Longue (réputée pour ses pavés) et le kersanton1 des diverticules orientaux de la rade de Brest (Hôpital-Camfrout…). Toutes ces roches pouvaient être acheminées par voie d’eau, ce qui diminuait nettement les frais aux époques où les charrois étaient non seulement pénibles mais aussi fort dispendieux… Ces carrières, ouvertes bien au-delà de Brest, ne seront pas envisagées plus avant dans nos propos, consacrés essentiellement aux carrières de Brest.

Si les publications sur Brest sont innombrables (Le Gallo, 1976 ; Cloître, 2000) force est de reconnaître que fort peu d’entre elles, avant nos travaux, Levot excepté (Levot, 1972), ont envisagé les problèmes soulevés par les carrières. Par contre, les données archivistiques2 se sont avérées à ce sujet du plus haut intérêt, d’où leur dépouillement systématique. Leurs informations ainsi obtenues ont été complétées par des observations sur le terrain, facilitées par notre profession de géologue3. Devant l’abondance des données recueillies, il est évident qu’il n’était guère envisageable de décrire toutes les carrières, avec d’inévitables répétitions devenant bien vite fastidieuses, d’où la nécessité d’un choix présentant l’emplacement des sites d’extraction, les méthodes d’exploitation, les éventuels contentieux, les accidents, les transformations après l’arrêt des extractions…

De vieilles carrières depuis longtemps comblées

Peu d’informations sont disponibles sur les plus anciennes carrières ouvertes à Brest. Les murailles du Château élevées avec les gneiss locaux témoignent indirectement d’extractions précoces ; de même, le vieux bâti, les remparts... Quelques sites sont encore attestés : vers 1764, la ville fait combler les carrières situées à l’extrémité de la rue de Traverse près du front bastionné ; ces carrières occasionnaient fréquemment des accidents, « beaucoup de personnes passant à cet endroit pour s’épargner un léger circuit et s’exposant ainsi à des chutes périlleuses » (Levot, 1972). Des carrières occupaient aussi l’emplacement du futur Cours D’Ajot ; les travaux d’aplanissement commençaient en 1769. En 1770, une somme de 4 000 livres était prévue pour combler d’anciennes carrières ouvertes près du Château : ces excavations, servant de dépôts aux vidanges des latrines, étaient un foyer d’infection ; en outre, « il s’y commettait chaque jour des désordres de toute espèce […]. L’assainissement et la sécurité de la ville concourraient à démontrer l’opportunité du crédit demandé » ; par ailleurs, il était souligné que ces travaux « procureraient aux malheureux des moyens d’existence ».

Des excavations titanesques dans le port de guerre

Selon E. de Fourcy (1844), les rives de la Penfeld sont taillées « presqu’entièrement dans le roc ». Ces observations effectuées voici plus d’un siècle et demi sont encore aujourd’hui plus frappantes. Sur les versants de la ria, le gneiss affleure en néo-falaises subverticales (photos 5 et 6). La raison de ces excavations qui représentent plusieurs millions de mètres cubes a été la nécessité de créer des emplacements pour les infrastructures portuaires. Pendant des siècles, avec ténacité et continuité, les versants de la vallée ont été excavés, rendant le cadre primitif méconnaissable avec la création d’un environnement anthropique ; en outre des bassins ont été creusés (formes de radoub du Salou…). Ultérieurement, par suite de l’extension du port militaire en bordure de la rade, les excavations se sont étendues à Lanninon (carrière du Stiff) et au-delà vers l’ouest, le long des falaises littorales.

Photo 5 - Rive de la Penfeld

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Escarpement dans le gneiss en amont de l’Arrière Garde.

Photo 6 - Face à la rade-abri, au-dessus du port de guerre

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Ancienne carrière de gneiss occupée par des immeubles.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

De nombreux documents confirment l’ampleur des excavations. Dans le Devis raisonné des travaux à faire pendant l’année 18124, il est indiqué qu’à cette période « les excavations entreprises dans le port […] sont les ouvrages les plus importants où les forçats sont employés », atteignant environ 100 000 m³ de roc vif. Une lettre du directeur des Travaux maritimes, datée du 17 avril 18165, précise que les excavations effectuées jusqu’au 31 décembre 1815 ont donné un volume de 942 829 m³.

Du fait de l’importance des volumes à extraire et de la faiblesse relative des moyens utilisés, la durée des excavations s’échelonnait très longtemps. Le Conseil de la Marine indique, le 24 octobre 17776 que l’excavation de la « montagne de Keravel » a duré près de vingt-cinq ans, malgré l’emploi pendant deux ans de nombreux forçats (jusqu’à 600 !). À la lecture des rapports, il apparaît que les travaux d’excavation ne cessaient de se succéder. Le directeur des Travaux hydrauliques indique, le 31 août 18467 que « l’excavation du rocher des Grands Forges [ …] étant terminé, je vais faire continuer […] l’excavation du rocher de Bordenave, commencée il y a quelques années8 ».

Un gros rapport sur les travaux de l’atelier d’excavation, en date du 1er avril 1835, distingue trois catégories dans l’état des gneiss abattus : (a) La « découverte » – ou partie superficielle du terrain, qualifiée d’ « attraits » (en 1834, 3 898 m³). (b) La « croûte de carrières » ou « roche morte » (toujours en 1834, 527 m³). (c) La roche n’exigeant que le « pic à rocs » (5 924 m³ de moellons et de claveaux). (d) Roche extraite à l’aide de la poudre. Des trous d’environ un mètre de profondeur, disposés en quinconce et espacés d’un mètre, sont exécutés à la barre à mine. Le feu est allumé au signal du tambour. La pierre, brisée, vient facilement à la pince ; les pierres ébranlées sont arrachées. En 1836, il est percé 11 847 trous de mine, avec une profondeur cumulée de 11 733 m, exigeant l’emploi de 9 673 barres à mine et 4 157 kg de poudre.

En 18399, l’exploitation des parties supérieures de roches de La Boucherie et des Forges a produit 7 012 m³ de « croûte de carrière » et de « roche morte » ; la roche morte est payée 0,08 F le m³ ; la croûte de carrière, 0,10 F. Les roches dures, extraites à l’aide de la poudre, ont fourni 19 933 m³ de moellons dont 17 967 m³ sont propres au service et 1 966 m³, impropres. Pour les obtenir 15 050 trous de mine ont été forés, donnant une profondeur cumulée de 15 804,75 m. 966 m³ de moellons ont été arrachés au pic-à-tête.

Dans certains cas, les excavations pouvaient s’avérer plus difficiles que prévu. Ainsi, pour les travaux des bassins de Pontaniou, l’ingénieur Trouille fait état, le 1er mars 1820, de retards dus à la présence d’un banc de roche quartzeuse, beaucoup plus dure que les roches voisines : « il a fallu plus que doubler le nombre de trous » ; chaque mètre courant a nécessité 12 à 15 réparations d’outils10.

Le transport des déblais fournis par les excavations a été résolu, avec plus ou moins de succès, par l’emploi des brouettes et des charrettes, où les forçats jouaient un grand rôle. Les déblais pouvaient être également acheminés par des chalands sur la Penfeld (Chauris, 2002).

Abattage des falaises littorales pour la construction du port de commerce

Les extractions exécutées dans le versant de Poullic al Lor, à proximité du port en cours de construction offraient un double intérêt : par le recul de la falaise, agrandissements des terre-pleins ; par leur position, économie sur les coûts de transport. Par ailleurs, les ingénieurs avaient pensé qu’en sus des remblais, les carriers de Poullic al Lor livreraient aussi des moellons de parement, mais cet espoir ne devait pas se réaliser, vu la médiocrité de la pierre.

Adjugée le 5 octobre 1860 pour un volume de 570 000 m³, l’exploitation a été étendue par deux prorogations successives à un cube de 3 330 000 m³, pour une dépense totale de cinq millions (Fenoux et Mengin, 1879) ; elle s’est effectuée à l’aide de grosses mines à galeries qui « fissurent la roche, donnant de grands abattages et produisant la désagrégation de cubes considérables, atteignant souvent 30 000 à 40 000 m³, que l’on débite ensuite avec facilité ». Selon la situation des chantiers, l’acheminement des pierres de Poullic al Lor avait lieu dans des wagons ou des chalands.

Ultérieurement, l’approvisionnement en moellons bruts, en gneiss de Brest, nécessaires pour la construction de la forme de radoub, allait par contre présenter des difficultés. Ces moellons devaient encore être extraits dans le district de Poullic al Lor, plus précisément à l’intérieur des propriétés de Mme le Rodellec du Portzic, au lieu-dit Forestou Izella ; mais la propriétaire refusant l’accès à son domaine, un arrêté préfectoral, daté du 9 avril 1903, autorisait l’entrepreneur à occuper les lieux pendant cinq ans. Selon les ingénieurs des Ponts et Chaussées, « il faut défendre les intérêts de l’État ». Aussi, le 5 juin 1903, le préfet décide-t-il de maintenir « purement et simplement » l’arrêté du 9 avril. Mais le 6 juillet, le conseil de préfecture annule ledit arrêté… d’où la nécessité de trouver une autre carrière.

Le choix se porte sur la carrière dite la batterie de Sept, sur la rive nord de la rade-abri à l’ouest de l’embouchure de la Penfeld. Les entrepreneurs proposent d’édifier une estacade d’embarquement ; les ingénieurs suggèrent de créer, avec des remblais, un plateau sur lequel les chalands s’échoueraient à marée basse. Or, voici qu’au moment même où allait commencer l’exploitation de la carrière, le directeur de l’usine à gaz de Brest présente des propositions qui modifient « complètement la situation dans un sens très favorable aux intérêts de l’État ». En vue d’agrandir son usine, la compagnie du gaz avait acquis une surface importante à l’ouest de ladite usine. La compagnie avait tout intérêt à faire disparaître ces terrains situés en contre-haut de l’usine actuelle de plus de 25 mètres. Comme la presque totalité des terrains à enlever est constituée par des gneiss d’excellente qualité, la compagnie du gaz entre en pourparler avec les Ponts et Chaussées. Il est estimé que les moellons de la carrière du gaz reviendraient à 6,60 F le m³ au lieu de 8,40 F pour ceux de la batterie de Sept. Cette substitution est adoptée. Du 1er septembre au 31 décembre 1904, la quantité de moellons extraits de la carrière du gaz s’établit ainsi, en m³ : septembre, 1 800 ; octobre, 830 ; novembre, 1 730 ; décembre, 2 110. Il est alors prévu un rendement de 2 000 m³/mois. Le 14 février 1905, il est précisé que les Ponts et Chaussées paieront à la compagnie du gaz 0,25 F par m³ de moellons extraits (Chauris, 2005).

Carrières ouvertes dans de profonds vallons

En sus des extractions effectuées dans les versants de la Penfeld maritime et dans les falaises littorales tant à l’est qu’à l’ouest du débouché de la ria dans la rade, des carrières ont été également ouvertes dans les profonds vallons de la cité et de ses abords, entre autres au Moulin à Poudre (photo 7) et au Stang-Alar (photo 8).

Photo 7 - Moulin à Poudre (au pied de l’École Sainte-Anne)

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Photo 8 - Dans les carrières du Stang Alar aux prises avec la végétation

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Vers le milieu de la photographie, grande faille subverticale.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Moulin à Poudre

Un rapport du conducteur subdivisionnaire en date du 29 mai 189611 indique que le sieur Nicol, entrepreneur à Brest, demande de continuer, au moyen de la poudre, l’exploitation de la carrière qu’il possède sur le bord de la route départementale n° 10, au lieu-dit « Le Moulin à Poudre » à Brest. Précédemment, cette carrière était exploitée par le sieur Joncour en vertu d’un arrêté préfectoral du 26 mars 1887. Les conditions exposées à Nicol sont libellées comme suit : (a) Les fouilles pourront être poussées jusqu’au bord du fossé pour la partie des roches située au-dessus du niveau du sol de la route, mais au-dessous de ce niveau, l’exploitation sera arrêtée à une distance de 10 mètres, comptés à partir du talus extérieur du fossé. (b) Il ne sera fait aucun dépôt de matériaux sur la voie publique. Les pierres qui viendraient à tomber sur la route devront être immédiatement relevées. (c) L’exploitant sera personnellement responsable de tous les accidents ou dommages qui seraient la conséquence de son exploitation. Le 11 juillet 1896, l’emploi d’explosifs est autorisé ; il est spécifié que l’emplacement des trous de mine devra être choisi de manière à éviter les projections des pierres du côté de la route. Les mines ne pourront être tirées qu’à heure fixe ; une affiche portant l’indication de ces tirs devra être placée de manière très apparente sur la route D n°10 aux abords de la carrière. Préalablement à l’allumage des mines, le sieur Nicol enverra des ouvriers porteurs de drapeaux rouges sur la route D n°10, à 100 mètres dans chaque direction. Ces ouvriers corneront et crieront à haute voix et à trois reprises le cri de « Gare la mine ».

Stang Alar

Le versant oriental de ce vallon, creusé par le ruisseau du Dourguen (L’Eau blanche) a été exploité de 1931 à 1966 dans une très longue carrière ouverte dans le gneiss de Brest. Le gneiss est recoupé par une faille majeure le long de laquelle la roche, complètement broyée, tend à se transformer en un matériau argileux tendre ; aussi, son passage se marque-t-il dans le front de taille par une profonde échancrure longtemps affouillée par les eaux de ruissellement et aujourd’hui envahie par la végétation (photo 9). En approchant du sud de la carrière, le gneiss est en contact brusque avec les schistes grisâtres de l’Elorn.

Photo 9 - Au Stang Alar, dans le Conservatoire botanique

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Front de taille de l’ancienne carrière de gneiss sous l’emprise de la végétation.

Crédit photo : M.-M. et L. CHAURIS

Autres carrières

En sus de ces très importants sites d’extraction, portant essentiellement sur les gneiss, plusieurs autres carrières abandonnées, d’extension limitée, doivent aussi être signalées succinctement.

  • Près de la clinique Pasteur, deux carrières étagées exploitant le gneiss de Brest.
  • Dans la forte descente de Kervallon, aboutissant à la Porte de l’Arrière Garde, quelques petites carrières étaient aussi ouvertes dans les gneiss ; elles sont à présent envahies par la végétation.

Accidents

L’extraction de la pierre dans les carrières est une activité dangereuse, non seulement pour les carriers eux-mêmes, mais aussi, par suite des projections de pierres dues aux tirs de mine, pour les personnes se trouvant à proximité. En voici, parmi d’autres, quelques exemples.

Dans le port de guerre

Malgré les précautions prises, des incidents sérieux pouvaient toutefois survenir. Selon une lettre en date du 19 octobre 183212, « la mine ayant explosé près de Quéliverzan a lancé hier, une grande quantité de pierres sur le vaisseau « Le Foudroyant » et sur une frégate, occasionnant beaucoup d’avaries, attestant ainsi la projection de gros quartiers de roches ; heureusement, ces chutes de pierres n’avaient causé aucune victime ».

Tout indique que les projections étaient assez fréquentes. C’est ce que suggère la lettre du directeur des Mouvements du port au directeur des Constructions hydrauliques datée du 26 juin 183713, suite à la chute de pierres sur un bâtiment amarré au 32e poste : « J’ai eu l’honneur de vous renouveler la prière que je vous ai si souvent adressée de vouloir bien prescrire à vos mineurs de charger leurs mines de manière qu’elles n’éclatent point dans le port ». Et d’ajouter : « La chute de ces pierres fait beaucoup de dégâts à bord […] les hommes mêmes y sont exposés à être blessés ».

Même écho dans une autre lettre en date du 30 août 1837. Après avoir rappelé ses demandes si souvent répétées, le directeur des Mouvements du port indique que, « hier encore, deux mines tirées à 11h ont lancé de grosses pierres et en grande quantité sur les bâtiments environnants et même sur le quai de Brest ». Et d’ajouter qu’on est « surpris qu’il n’en soit pas résulté quelque malheur, car ces pierres sont tombées au milieu d’hommes rassemblés sur le pont de plusieurs gabarres ».

Pour le port de commerce

L’exploitation de la carrière du gaz par l’entreprise Verjat et Combarelle a entraîné quelques accidents14. Le 16 décembre 1905, un ouvrier est blessé à la main gauche au cours de la manœuvre d’un wagonnet ; le 15 octobre 1906, un ouvrier fait une chute en transportant un baril de poudre qu’il venait de décharger d’une charrette, lui occasionnant une entorse au pied gauche ; le même jour, un ouvrier se blesse au pied gauche en tombant sur le sol ; le 16 mars 1907, un ouvrier se blesse à la main gauche en basculant un wagonnet ; le 20 novembre, un ouvrier est grièvement blessé en faisant une chute de 10 mètres, entraînant l’amputation de la jambe gauche.

Au Moulin à Poudre

L’exploitation à la mine de cette carrière entraîne plusieurs accidents dont se plaignent les habitants du voisinage15. Le 16 mai 1894 est dressé procès-verbal pour un coup de mine ayant causé des dégâts dans la propriété de M. Charpentier, débitant au Moulin à Poudre : toit de zinc endommagé, poutre brisée, plafond tombé ; plusieurs pierres plus ou moins grosses ont été projetées un peu partout. Le débitant précise aussi que ses voisins ont reçu des pierres dans leurs propriétés. Et d’ajouter : « Nous sommes tous dans l’inquiétude ». Dans un jardin éloigné de la carrière de 70-80 mètres est tombé un bloc de pierres dont le poids n’est pas inférieur à 100 kg.

Dans ces conditions, les habitants adressent, le 19 mai 1894, une pétition au sous-préfet ; après avoir décrit les accidents produits, ils demandent d’interdire l’exploitation de la carrière au moyen des coups de mine. Suite à une nouvelle pétition des habitants, le 26 décembre 1900, se plaignant des dangers que leur fait courir le tirage à la mine, l’ingénieur des mines rédige un rapport le 11 avril 190116. En fait, le responsable de la carrière, le sieur Nicol, après s’être à peu près conformé aux directives préfectorales, s’était vite relâché… L’ingénieur des mines demande de rappeler à l’exploitant « l’observation stricte des règlements ».

Dans d’autres carrières

Les annotations, dans les archives, des accidents ayant eu lieu dans les carrières sont parfois les seuls documents encore aujourd’hui facilement accessibles sur l’existence d’anciennes carrières, d’où leur intérêt pour nos propos, en vue de sortir ces carrières d’un oubli total17. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici la liste déjà impressionnante des accidents s’étant produits dans des carrières non encore décrites.

  • 22 octobre 1900. Carrière de l’Harteloire à Brest. Un ouvrier entraîné par un bloc qui s’est détaché inopinément du front de taille, est tombé au fond de l’exploitation et s’est blessé dans sa chute.
  • 18 juillet 1902. Carrière de Traon Quizac en Lambézellec (aujourd’hui Brest). Un ouvrier mortellement blessé par le coup de pied d’un cheval.
  • 28 janvier 1903. Carrière du Stiff en Saint-Pierre-Quilbignon (aujourd’hui Brest). Un ouvrier est blessé à la main droite en basculant un wagon.
  • 24 septembre 1903. Carrière de la Grande Rivière.(Saint-Pierre-Quilbignon). Un ouvrier est blessé grièvement par l’explosion inopinée d’un coup de mine qu’il bourrait.
  • 21 février 1905. Carrière de Pont-Cabioch (Saint-Pierre-Quilbignon). Un ouvrier est blessé par l’explosion d’un coup de mine raté qu’il débourrait.
  • 15 septembre 1905. Carrière du Stiff (Saint-Pierre-Quilbignon). Un ouvrier est blessé à l’œil par un éclat détaché d’une pierre qu’il taillait.
  • 10 juillet 1910. Carrière de gneiss de la Batterie de Sept (Saint-Pierre-Quilbignon). Exploitée par Verjat, Combarelle et Cie. Deux ouvriers sont grièvement blessés par l’éboulement d’une partie du front de taille au pied duquel ils étaient occupés à charger des pierres dans des wagonnets ; l’un a une fracture de la jambe ; l’autre doit subir l’amputation de la jambe. L’accident paraît dû à l’existence d’un délit complètement ouvert.
  • 3 mai 1912. Carrière de Kerbihan (Saint-Marc, aujourd’hui Brest). Le contremaître est blessé mortellement à la tête par une plaque de gneiss détachée de la paroi de la carrière à 4 mètres de haut.
  • 8 juin 1914. Carrière de la Salette (Saint-Pierre-Quilbignon, aujourd’hui Brest). Exploitation de gneiss par Y. Petton. Blessure au cours d’un chargement d’un coup de mine de un mètre de profondeur.
  • 31 juillet 1914. Carrière de Kerhuon. Un ouvrier faisait un trou de mine dans le gneiss en haut de la carrière. Il est d’abord tombé debout sur une petite banquette, puis a rebondi au fond de la carrière. Il est mort sur le coup.

Contentieux

Dans quelques cas, des contentieux s’élevaient entre le propriétaire du terrain et l’entrepreneur exploitant la carrière. Voici un exemple parmi d’autres, remontant à octobre 183918. Dans leur rapport, les ingénieurs des Ponts et Chaussées avaient insisté sur la nécessité de contraindre le propriétaire de la carrière de Menez-Paul en Lambézellec, désignée au devis d’entretien de la route D. 2 entre les kilomètres 68-69, carrière fournissant du quartz de très bonne qualité « et qu’on ne peut trouver de pareil dans les environs ». Suite à ce rapport, le préfet du Finistère demandait au propriétaire – Le Couppé Deville – s’il persistait « dans son refus de laisser extraire des matériaux de sa carrière. Dans sa réponse au préfet, quelques jours plus tard, le propriétaire précise que depuis bientôt trente ans, il est « à la merci des entrepreneurs qui vont et viennent fouler du pied [ses] récoltes, fouillent [ses] champs […] et tout cela sans autre indemnité que 10 centimes par m³ qu’ils font extraire, sans qu’il y ait aucun contrôle ». Et de poursuivre ses récriminations. Il arrive que « lorsqu’on ne trouve pas de pierres dans un endroit, on fouille dans un autre. C’est ainsi que j’ai déjà perdu la moitié d’un champ et que sans autorisation, on avait commencé à en entamer un autre ».

Devenir des anciennes carrières

Le cas des carrières naguère ouvertes à l’emplacement de l’actuel Cours d’Ajot a déjà été évoqué (supra). Ici, toute trace d’extraction a totalement disparu. Sans les écrits anciens, rien ne laisserait aujourd’hui connaître l’état antérieur des lieux. En un mot, remarquable exemple d’aménagement urbain.

Une autre mutation, encore visible, est celle de la profonde vallée du Stang Alar, jalonnée d’une succession de carrières abandonnées (supra). Les hautes parois rocheuses avec leurs abrupts impressionnants qui limitent le site vers le nord-est, semblent, au premier abord, le reflet d’une nature sauvage quelque peu inattendue aux confins d’une grande cité. En fait, rien de moins « naturel » que ces escarpements vertigineux : ici, tout est anthropique. Ces parois représentent tout simplement les fronts de taille des carrières, encore en activité dans les années 1960. Les zones d’extraction les plus profondes sont transformées en étangs, séparés par une succession de cascades. Depuis 1975, le site est aujourd’hui occupé par le Conservatoire botanique de Brest (« Mirva Louzawouriezh Brest »), colonisé par de superbes végétaux ; il sert aussi de refuge aux plantes menacées en provenance du monde entier. Sans oublier les aires de jeux pour les enfants… Dans ce remarquable jardin, l’Homme a fourni, par son industrie extractive, un cadre grandiose à la Nature aménagée, métamorphose heureuse, en contraste avec la mutation quasi rituelle aujourd’hui des carrières abandonnées, transformées en hideuses décharges… Fait digne d’être souligné : ce qui était artificiel – les fronts de taille – apparaît maintenant plus naturel que l’environnement primitif. Est-il meilleur compliment pour ce jardin si réussi ?

Plusieurs autres carrières ont été ainsi aménagées, mais leur mutation est nettement moins pittoresque que celle du Stang Alar. Quelques exemples parmi d’autres.

  • Les grandes carrières ouvertes dans le gneiss en bordure de la route de Quimper dominant le Stang Alar sont occupées par de hauts immeubles – dépassant nettement les fronts de taille – et par leurs vastes parkings.
  • À proximité de la clinique Pasteur, parking dans une petite carrière de gneiss ; au-dessus, une autre petite carrière, bordée de grands châtaigniers, a donné vie au jardin Rosenbaum (supra).
  • Près du Moulin à poudre, les hauts fronts de taille dominés par les bâtiments de l’École Sainte-Anne, disparaissent en grande partie sous la végétation.
  • Les carrières exploitées au-dessus de l’arsenal, sur le versant de la rade sont sous l’emprise des grands immeubles.
  • Les fronts de taille des sites d’extraction le long du port de commerce sont plus ou moins envahis par la végétation et partiellement masqués par des immeubles ; en avant, parfois des parkings. Des éboulements ont motivé la mise en place de protections.
  • En plusieurs points, dans la partie amont de la Penfeld maritime, en dehors de l’arsenal, au-delà de la porte de l’Arrière-Garde, les fronts de taille dans le gneiss, peu élevés, sont restés en l’état le long de la petite route longeant la rivière. La chapelle Saint-Guénolé, aujourd’hui en ruines, paraît bien avoir été édifiée dans une petite carrière de gneiss.
  • Quelques carrières de gneiss sont sous l’emprise de la végétation dans la descente en forte pente de Kervallon.
  • Le jardin de Kerinou est installé dans une ancienne carrière de gneiss.

Épilogue

L’étude des anciennes carrières de Brest peut être considérée comme une contribution originale à l’histoire d’une cité – et dans ce cas, plus précisément d’une cité maritime. Bien qu’encore incomplet, l’inventaire préliminaire de ces carrières souligne, sans ambiguïté, l’ampleur des extractions. Leur originalité repose sur le fait qu’elles ont été – pour une part très importante, entreprises et poursuivies longtemps avec ténacité pour les aménagements des deux ports de la cité du Ponant, le port de guerre et le port de commerce, entraînant de gigantesques abattages tant dans les versants de la Penfeld que dans les falaises littorales, aussi bien à l’ouest (port de guerre) qu’à l’est (port de commerce) du débouché de la Penfeld dans la rade. Sans ces énormes travaux d’extraction, les ports n’auraient pu se développer. À présent que ces exploitations ont cessé19, leurs sites sont complètement transformés (rives de la Penfeld, falaises littorales, vallon du Stang Alar…), offrant un net cachet anthropique. Mais la Nature reprenant peu à peu ses droits, aidée souvent par l’Homme lui-même, donne à plusieurs de ces sites, un aspect « sauvage » encore plus accusé qu’antérieurement à ces travaux – ce qui leur confère, avec un charme indéniable, une originalité exceptionnelle.

Note

L’article « Les anciennes carrières de Brest ou l’impact prédominant des ports de guerre et de commerce dans l’emplacement et l’ampleur des sites d’extraction » était achevé quand a paru l’étude fort bien documentée de Marion Auger et Bruno Comentale, « Vulgariser la géomorphologie à travers les parcs et les jardins urbains. Exemples européens », dans Les Cahiers Nantais, 2019, pp. 53-71. Notre contribution expose des problématiques comparables (géomorphologie anthropique, transformation de carrières en jardins urbains…), enrichissant le thème de nouveaux exemples.

Remerciements

À l’université de Nantes, l’auteur remercie Simon Charrier pour son travail cartographique ainsi que Bruno Comentale pour ses remarques utiles.

1 Variété de lamprophyre, roche magmatique filonienne, microgrenue, à abondance de mica noir (Chauris, 2010).

2 Archives départementales du Finistère ; Archives du Service historique de la Marine à Brest.

3 L’auteur renouvelle ses vifs remerciements aux différents préfets maritimes qui l’ont autorisé à étudier le port de guerre.

4 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 4.

5 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

6 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 3 A 5.

7 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

8 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

9 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

10 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 8.

11 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

12 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

13 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

14 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

15 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

16 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

17 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

18 Archives départementales du Finistère 2 S 401.

19 Appel est fait, pour les travaux en cours (port de plaisance, polder à l’est du port de commerce…), au granite de la carrière de Kerguillo en

Bibliographie

Chauris L., 2002. La pierre dans le port militaire de Brest (1e partie), Bulletin de la Société archéologique du Finistère, CXXXII, pp. 237-274.

Chauris L., 2005. À Brest, l’impact de la pierre dans la construction du port de commerce, Les Cahiers de l’Iroise, n° 201, pp. 39-58.

Chauris L., 2010. Le kersanton, une pierre bretonne, Rennes/Quimper, PUR/Société Archéologique du Finistère, 242 p.

Chauris L., Hallegouët B., 1980. Carte géol. France (1/50 000), feuille Brest (274), Orléans, BRGM (partie Léon).

Cloître M. T. (dir.), 2000. Histoire de Brest, C.R.B.C., UBO, Brest, 304 p.

Fenoux V., Mengin M., 1879. Port de Brest, in Ports maritimes de la France, IV, pp. 63-132.

Fourcy E. de, 1844. Carte géologique du Finistère, Imprimerie de Fain et Thunot, Paris, 196 p.

Le Gallo Y. (dir.), 1976. Histoire de Brest. Privat édit., 400 p.

Levot P., 1972. Histoire de la ville et du port de Brest, Édit. Le Portulan, Brionne, 384 p.

Notes

1 Variété de lamprophyre, roche magmatique filonienne, microgrenue, à abondance de mica noir (Chauris, 2010).

2 Archives départementales du Finistère ; Archives du Service historique de la Marine à Brest.

3 L’auteur renouvelle ses vifs remerciements aux différents préfets maritimes qui l’ont autorisé à étudier le port de guerre.

4 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 4.

5 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

6 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 3 A 5.

7 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

8 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

9 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

10 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 8.

11 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

12 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

13 Arch. Serv. Hist. Marine à Brest 1 K 9.

14 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

15 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

16 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

17 Archives départementales du Finistère 8 S 9.

18 Archives départementales du Finistère 2 S 401.

19 Appel est fait, pour les travaux en cours (port de plaisance, polder à l’est du port de commerce…), au granite de la carrière de Kerguillo en Guilers, au granite de Saint-Renan, au gneiss de la carrière Prigent en Guipavas.

Illustrations

Photo 1 - À proximité de l’Arrière Garde

Photo 1 - À proximité de l’Arrière Garde

Extraction de gneiss autour de l’entrée du tunnel ferroviaire

Photo 2 - Dans l’arsenal

Photo 2 - Dans l’arsenal

Le front de taille dans les gneiss, sujet à des éboulements, a été grillagé.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Figure 1 - Localisation des anciennes carrières de Brest

Figure 1 - Localisation des anciennes carrières de Brest

Photo 3 - Au droit du port de commerce

Photo 3 - Au droit du port de commerce

Front de taille dans les schistes de l’Elorn, indurés par métamorphisme.

Photo 4 - Au droit du port de commerce

Photo 4 - Au droit du port de commerce

Les anciens fronts de taille sont envahis par la végétation.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Photo 5 - Rive de la Penfeld

Photo 5 - Rive de la Penfeld

Escarpement dans le gneiss en amont de l’Arrière Garde.

Photo 6 - Face à la rade-abri, au-dessus du port de guerre

Photo 6 - Face à la rade-abri, au-dessus du port de guerre

Ancienne carrière de gneiss occupée par des immeubles.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Photo 7 - Moulin à Poudre (au pied de l’École Sainte-Anne)

Photo 7 - Moulin à Poudre (au pied de l’École Sainte-Anne)

Photo 8 - Dans les carrières du Stang Alar aux prises avec la végétation

Photo 8 - Dans les carrières du Stang Alar aux prises avec la végétation

Vers le milieu de la photographie, grande faille subverticale.

Crédit photos : M.-M. et L. CHAURIS

Photo 9 - Au Stang Alar, dans le Conservatoire botanique

Photo 9 - Au Stang Alar, dans le Conservatoire botanique

Front de taille de l’ancienne carrière de gneiss sous l’emprise de la végétation.

Crédit photo : M.-M. et L. CHAURIS

Citer cet article

Référence électronique

Louis CHAURIS, « Les anciennes carrières de Brest », Cahiers Nantais [En ligne], 1 | 2020, mis en ligne le 23 novembre 2021, consulté le 28 mars 2024. URL : http://cahiers-nantais.fr/index.php?id=1527

Auteur

Louis CHAURIS

Géologue, directeur de recherche au CNRS (e.r.), Université de Bretagne Occidentale

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