La rivière le Cens s’écoule sur près de 20 kilomètres le long de ce qui est nommé localement la « Vallée bocage » au nord-est de Nantes, depuis la commune de Vigneux-de-Bretagne jusqu’à l’Erdre où elle se jette. Ce corridor écologique est constitué par le cours d’eau lui-même et les zones humides adjacentes qui débordent fréquemment en période hivernale. Elles sont cependant peu étendues du fait de l’étroitesse de la vallée. Le Cens traverse des secteurs où domine un important habitat pavillonnaire (communes de Sautron et Orvault) puis des secteurs plus densément construits à l’approche de Nantes. Sur la zone d’étude, les principaux réservoirs de biodiversité, coposés par des bois, des prairies naturelles, des espaces agricoles, situés au nord et au sud du pont du Cens, sont essentiellement fragmentés par le boulevard périphérique nantais. À cet endroit, l’écoulement de la rivière est contraint par l’aménagement d’un tunnel pour permettre le franchissement de la vallée par cet axe routier majeur (photo 1). Plus en aval, comme le montre la photographie 2, la végétation est régulièrement limitée par le bitume qui lui impose une véritable frontière. Les lampadaires, le trafic important (bruits, phares, émissions de gaz), l’artificialisation du sol sont autant d’éléments perturbant la continuité écologique. Le croisement de plusieurs routes au niveau du Pont du Cens est une autre source de fragmentation, tout comme le secteur du Petit Port. Dans les deux cas, l’écoulement de l’eau se fait sous la chaussée interrompant les berges et réduisant les possibilités de continuité pour la faune et la flore. Cependant, un certain nombre de travaux ont été entrepris à différents endroits du cours d’eau pour favoriser le retour à un tracé naturel de la rivière : suppression d’ouvrages hydrauliques (barrages notamment), mise en place de bassins en escalier pour rétablir le passage des poissons, restauration du lit mineur et/ou restauration ciblée de la végétation sur la berge (Nantes Métropole et CCEG, 2020).
Photo 2 - Pont du Cens, sur la route de Rennes à Nantes, avec en second plan, le Château de la Gaudinière
Crédit photo : P. PLANCHOT
En plus de représenter un corridor écologique important à l’échelle de l’agglomération nantaise, la vallée du Cens constitue un espace convoité par les habitants (fig. 1) pour leurs loisirs (promenade, jogging, aires de jeu...). La préservation de la continuité écologique contribue également à assurer la pérennité de ces usages et augmente l’aménité paysagère que procure le Cens aux habitations situées à proximité.