Dans le cadre de leur formation en licence à l'Institut de géographie et d'aménagement (IGARUN), les étudiants suivent un atelier de terrain à chaque semestre (soit six ateliers au cours des trois années de licence). Ces projets, encadrés par des enseignants, associent la découverte d’un terrain, une démarche méthodologique, une thématique particulière et des rencontres avec les acteurs. Ce dispositif permet aux étudiants de « sortir » de l’université pour confronter des apprentissages avec le terrain et l’expérimentation. Il conduit à sensibiliser les étudiants à l’interdisciplinarité autour d’objets d’études requérant le croisement de plusieurs champs disciplinaires et méthodologiques. Pour chaque atelier de terrain d’une semaine, un projet est proposé aux étudiants avec une restitution écrite et/ou orale à l’issue de la semaine. Ces rendus peuvent prendre des formes diverses, mais elles font la part belle aux restitutions graphiques en particulier avec la réalisation de cartes, d’analyses paysagères, des compétences que les étudiants doivent acquérir. Les thématiques de ces ateliers sont variées et en troisième année de licence, elles sont liées aux options proposées à chacun des semestres. Le présent dossier rend compte de travaux réalisés dans le cadre de trois options de troisième année de licence : « Approches environnementales de la ville » (premier semestre 2021-2022), « Enjeux économiques et politiques dans les espaces ruraux » (deuxième semestre 2020-2021) et « Dynamiques agricoles et environnementales dans les campagnes » (deuxième semestre 2020-2021).
Les Trames Verte et Bleue (TVB) constituaient le sujet de l’atelier de terrain de l’option « Approches environnementales de la ville ». Généralisées par les lois Grenelle (2009 et 2010) pour limiter la fragmentation des milieux naturels induite par l’urbanisation et les infrastructures de transport, une importante trame verte et bleue maille la métropole nantaise, favorisant la circulation de la biodiversité. Il existe plusieurs types de trames (blanche pour le bruit, noire pour la lumière, brune pour la continuité des sols perméables, aérienne pour les obstacles comme les lignes à hautes tension), mais la trame verte (végétation) et bleue (cours d’eau, zones humides, etc.) reste la structure de base de ce dispositif. Sa vocation est de préserver et remettre en état lorsque cela est nécessaire les continuités écologiques. Celles-ci comprennent des réservoirs de biodiversité dans lesquels les espaces peuvent vivre et se développer tandis que les corridors permettent aux espaces de circuler d’un réservoir à l’autre.
La consigne de l’atelier de terrain était la suivante : « À partir d’un cours d’eau de la métropole nantaise, cartographiez les différentes trames présentes le long des rivières (Trames Verte et Bleue) et identifiez, à partir de relevés de terrain, les autres sources de fragmentation ne faisant pas encore l’objet d’une trame ». Deux rivières en particulier ont été choisies par les groupes d’étudiants : le Cens et le Gesvres. L’Erdre a aussi été sélectionnée, mais dans cas, le cours d’eau est situé en périphérie du quartier de la Beaujoire. Ainsi, les trames écologiques le long du Cens, du Gesvres et autour de la Beaujoire font l’objet de quatre articles issus de l’atelier de terrain adossé à l’option « Approches environnementales de la ville ».
Les ateliers de terrains des options « Enjeux économiques et politiques dans les espaces ruraux » et « Dynamiques agricoles et environnementales dans les campagnes », quant à eux, font l’objet d’articles de synthèse du travail réalisé par les étudiants au deuxième semestre 2020-2021. La synthèse de l’atelier de terrain intitulée « La Communauté de communes de Nozay, un patrimoine à préserver et une offre en services et emplois qui tendent à se diversifier » est consacrée aux tentatives que cette Communauté de communes met en place pour faire face à l'évolution de sa population tout en préservant son identité. Enfin, l’article de synthèse des travaux d’étudiants de l’atelier de terrain de l’option « Dynamiques agricoles et environnementales dans les campagnes » porte sur la question des aménagements urbains qui se développent aux limites de la campagne nantaise. Ces aménagements contribuent à une évolution importante des paysages et un transect réalisé par un groupe d'étudiants permet de mieux appréhender ce front urbain. Ce transect, situé dans la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) du Vallon des Garettes à Orvault pose la question d’un compromis entre ville, environnement et agriculture.