Les trames écologiques le long du Gesvres

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Le Gesvres est un cours d’eau situé au nord-est de l’agglomération nantaise. Il prend sa source sur la commune de Vigneux-de-Bretagne, s’écoule sur près de 26 kilomètres pour se jeter dans l’Erdre en aval du pont de la Beaujoire. Son lit est situé dans une étroite vallée ponctuée de zones humides limitant son artificialisation et contribuant à une véritable coulée verte jusque dans la ville. C’est ce qui explique que seules les parties les plus élevées sont urbanisées, contribuant à sa relative préservation.

Le Gesvres est composé de plusieurs réservoirs de biodiversité identifiés par l’inventaire ZNIEFF de type 1 (Zone Naturelle d’Inventaire Faunistique et Floristique) dans lesquels on trouve principalement des zones humides, des boisements et des bordures bocagères. L’étude réalisée vise à mettre en évidence les fragmentations le long de la rivière (fig. 1). Elles sont engendrées par l’urbanisation mais aussi par le bruit induit par le réseau routier (trame blanche) et par la pollution lumineuse liée aux activités humaines (trame noire).

Figure 1 - Trames Verte et Bleue le long du Gesvres

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Pour identifier au mieux ces fragmentations, le terrain a été arpenté en VTT et pour mieux appréhender la trame bleue en paddle-kayak. Des relevés sonores ont également été effectués. La carte identifie les discontinuités de la trame blanche où les plus fortes valeurs (jusqu’à 71 décibels) sont corrélées aux passages à fort trafic automobile, en particulier aux abords du périphérique. À partir de 60 décibels, l’environnement sonore constitue une fragmentation pour la trame (Sordello, 2017). Au niveau de la passerelle permettant de rejoindre le boulevard Martin Luther King, une forte présence d’éclairages publics a été relevée, accentuant la rupture de la continuité écologique. Les routes constituent également des fragmentations de type linéaire. Le terrain d’étude se limitait en amont au Viaduc de la Verrière qui représente un point de conflit important. Les franchissements routiers, en particulier l’autoroute A11 et le boulevard périphérique ont entraîné la création de tunnels pour permettre le passage de la rivière, supprimant les berges, ce qui entraîne une fragmentation physique pour la faune et la flore.

À cet effet, le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) identifie la passerelle de l’Hôpitau comme un passage à faune. Or, les relevés réalisés sur le terrain montre à cet endroit de nombreux éléments pouvant créer des ruptures pour le passage de la faune en particulier la présence de grillage.

La création d’une trame verte et bleue le long du Gesvres atteste de la richesse écologique de cette vallée. Dans le détail, de nombreuses fragmentations sont présentes, que ce soit au sein des réservoirs de biodiversité et entre les corridors écologiques. L’analyse de l’environnement sonore et des pollutions lumineuses met en évidence des zones où les perturbations sont très importantes pour la faune. Le Gesvres et ses rives restent cependant riches et forment un écrin de verdure face à la pression urbaine.

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Figure 1 - Trames Verte et Bleue le long du Gesvres

Figure 1 - Trames Verte et Bleue le long du Gesvres

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Référence électronique

Quentin BODINEAU, Léa CAROLLO, Léa DURAND et Lucie LE FRÈRE, « Les trames écologiques le long du Gesvres », Cahiers Nantais [En ligne], 1 | 2021, mis en ligne le 16 janvier 2023, consulté le 23 novembre 2024. URL : http://cahiers-nantais.fr/index.php?id=1653

Auteurs

Quentin BODINEAU

Léa CAROLLO

Léa DURAND

Lucie LE FRÈRE

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