La Vendée : entre mystère et miracle

Résumé

L’auteur décrit les évolutions de la géographie sociale de la Vendée depuis la dernière guerre mondiale au travers de son expérience personnelle de chercheur impliqué sur le terrain. Il montre que les habitants de ce territoire stigmatisé par les événements de la Contre-révolution ont su, du fait d’un ensemble de conditions sociales, politiques et religieuses formant système, innover et se prendre en charge. Toutefois le département est pluriel et ce que l’on baptise le miracle vendéen de développement économique endogène s’applique à la seule partie bocagère du département.

Index

Mots-clés

Vendée, géographie historique, évolution sociale, activités économiques, recomposition des territoires, urbanisation, tourisme, patrimoine

Plan

Texte

Introduction

Invité à revenir sur la géographie de la Vendée et ses évolutions à la demande des collègues du comité de rédaction des Cahiers nantais est pour moi un exercice difficile tant je crains des redites. J’ai en effet déjà donné mon sentiment dans un livre récent (Renard, 2004) dont je ne peux que reprendre les principales conclusions, même si les réflexions suscitées par les comptes-rendus de l’ouvrage me conduisent à nuancer mes propos et à affiner ou à revenir sur certaines affirmations.

J’ai découvert la Vendée en 1956. Je ne l’ai plus quittée. Cela m’a permis d’accumuler notes et observations qui prennent sens sur le temps long. La durée est une nécessité pour comprendre au fond un territoire. C’est ce qui permet de mesurer les évolutions, entre les permanences toujours prégnantes, surtout ici, et les dynamiques.

La Vendée a profondément changé entre 1956 et le début du XXIe siècle. C’est une évidence. Le dire est un truisme. En revanche s’interroger personnellement sur la façon dont on a perçu, analysé et compris ces changements en les commentant au long d’un demi-siècle est une réflexion qui oblige à revenir sur des présupposés ou des conclusions hâtives. C’est un peu l’exercice auquel nous a convié dans un numéro précédent des Cahiers nantais Jacques Marcadon à propos des idées émises par le professeur André Vigarié sur la géographie de l’estuaire de la Loire. Ce dernier a progressivement intégré les approches environnementalistes dans ses analyses, ce qui n’était absolument pas le cas, je peux en témoigner, lors de ses premières contributions sur ce territoire complexe.

Toutes proportions gardées c’est un peu la même démarche que je souhaite suivre pour expliquer la façon dont j’ai compris la géographie de la Vendée et dont j’en ai rendu compte depuis près d’une cinquantaine d’années. Bien entendu ces éclairages successifs doivent aux progrès de la science géographique, aux approches nouvelles débarrassées d’un déterminisme primaire, au choix d’une géographie sociale prenant en compte le jeu des acteurs, aux enrichissements procurés par des statistiques et des données de plus en plus nombreuses permettant de mieux comprendre au fond les ressorts des bouleversements de la géographie du département. La multiplication des travaux et mémoires soutenus sur les aspects très divers du département par les enseignants et étudiants de l’université de Nantes, m’a permis de nuancer des affirmations, de décrire des situations complexes et de nourrir par des exemples concrets à différentes échelles les évolutions mais aussi les pesanteurs.

Je souhaite associer, dans ce moment de retour sur mes écrits concernant la géographie de la Vendée, la mémoire de mon collègue et ami Alain Chauvet qui a été jusqu’à sa disparition, mon complice, mon partenaire et mon garde-fou1. Entre le vendéen de souche qu’il était et le parisien d’origine que je suis qui découvrait ce territoire, il y a eu connivence. Au-delà des clichés, des images colportées, d’une mythologie entretenue par nombre d’acteurs, sa présence et ses réflexions m’ont aidé à mieux percevoir les réalités, la complexité et la diversité de ce territoire. J’invite, pour qui veut comprendre la Vendée, à la lecture de ses travaux.

1. Retour sur un demi-siècle d’observation

Puisqu’il s’agit d’une mise en perspective, il me faut revenir sur les étapes de mes réflexions.

Mon premier travail de recherche a été un diplôme d’études supérieures (DES), l’actuel mémoire de master, soutenu en 1960 à la Sorbonne, sous la direction du professeur Pierre George, qui était alors l’un des maîtres de la géographie humaine. Il s’agissait de comparer les structures foncières et agraires de deux cantons, l’un situé dans les bocages (Les Herbiers), l’autre dans la plaine à proximité de Fontenay-le-Comte. Ceci m’a permis de confirmer que la Vendée était plurielle et non pas d’un seul bloc. La répartition de la propriété, les paysages et les productions agricoles, mais aussi les formes de l’habitat, les comportements sociaux et les orientations politiques des populations, tout opposait alors ces deux petits territoires situés dans le même département.

Une thèse de doctorat sur les campagnes nantaises et leurs évolutions récentes – soutenue en 1975, devant un jury prestigieux, associant Pierre George, Jacqueline Bonnamour, Pierre Brunet, Henri Mendras et Marcel Mazoyer – a constitué l’étape suivante. J’y ai examiné les réalités agraires et rurales de la Loire-Atlantique, des Mauges et des bocages vendéens. J’ai tenté de mettre en relation la dualité des structures associant borderies de villages et métairies des domaines, la pression démographique liée aux fortes fécondités des populations, le poids de l’église et des notables prorogeant une société paysanne peu ouverte sur l’extérieur, la méfiance de la ville et le souci d’un développement endogène à l’écart des valeurs portées par les tenants de la troisième République. C’est cet ensemble de déterminants, intimement associés, qui expliquait la lenteur apparente des évolutions, ou mieux le caractère original de la mise en mouvement de cette société profondément rurale, différente des autres, mais qui se rattachait cependant à la France rurale de l’ouest. La présence d’une frange active de jeunes agriculteurs soucieux de modernisation, la diffusion d’industries de main-d’œuvre dans les communes rurales, le maintien de bonnes densités en dépit de l’exode rural, l’essor d’un tourisme de masse sur le littoral, les premiers germes de l’urbanisation du chef-lieu et des petites villes longtemps somnolentes, tout ceci témoignait au début des années soixante d’une « révolution silencieuse » du département. Le cœur de ce système territorial s’étendait de part et d’autre de l’axe de la Sèvre Nantaise, avec un gradient s’affaiblissant vers le sud et l’ouest. La thèse en rendait compte, mais peut être ai-je alors trop mis en avant les seuls faits démographiques et agricoles et négligé les autres aspects des réalités rurales, ce que Bernard Kayser avait judicieusement relevé dans son compte rendu de la revue Études rurales.

L’examen du canton de Saint-Fulgent, dans le cadre de l’action thématique programmée du changement social et culturel du CNRS à la fin des années 1970, a constitué une troisième étape. Elle a été fondamentale pour la compréhension de la société des bocages vendéens, en expliquer au fond les déterminants et démontrer les rétroactions entre les différents facteurs et indicateurs et ce qui faisait système. Le choix du canton n’était pas neutre. Il a été de mon fait. Il était représentatif, à lire les conclusions de ma thèse de doctorat, tant les comportements des populations y étaient caricaturaux de la Vendée telle que l’on pouvait se la représenter dans les sphères des sciences sociales. Une équipe pluridisciplinaire s’est attachée, pendant trois années, à inventorier le canton dans toutes ses dimensions sociétales. Le compte-rendu a été publié2.

Le lieu et le moment de ces investigations étaient bien choisis. C’est en effet entre 1960 et 1980 que les changements ont été les plus spectaculaires et annonciateurs de ce qui a pu se passer ensuite et se diffuser sur l’ensemble des territoires ruraux de la Vendée, et plus généralement de l’ouest (ATP du CNRS, 1983). On a pu décrire un modèle vendéen dans toutes ses facettes et mettre en valeur les évolutions en cours porteuses de recompositions.

Ainsi de l’étiolement et de l’effacement de la structure foncière duale, avec la disparition des borderies des villages, ce qui a conduit à un semis régulier dans l’espace d’exploitations agrandies et d’anciennes métairies. Le mouvement s’est étalé sur trois décennies et il est tout juste achevé, transformant les exploitations paysannes d’hier en des entreprises productivistes dont l’agrandissement est le moteur premier. L’évolution conduit à une réduction drastique du nombre des agriculteurs dont on n’a pas encore mesuré toutes les incidences sur les paysages et sur la composition des sociétés locales.

De plus, la diffusion de l’industrialisation rurale à partir du pôle choletais a pris, dans un premier temps, la forme d’ateliers secondaires de la confection et de la chaussure, occupant une main-d’œuvre disponible parce que libérée par l’exode agricole. Puis, dans un second temps, le regroupement des ateliers dans les bourgs et petites villes, avec l’effacement des industries traditionnelles délocalisant dans le tiers monde leurs productions et l’essor de nouvelles filières autour de l’agro-alimentaire, la mécanique, le bois ou l’électronique.

C’est cette remise en cause du modèle vendéen que j’ai pu décrire il y a peu (CVRH, 2004) et aussi l’ébranlement du système par les évolutions des comportements et des attitudes des populations, plus lentes sans doute que la recomposition des activités, mais réelles cependant, que ce soit dans le domaine de la religion, du politique ou de l’urbanisation des modes de vie. Une société des lotissements se met en place permettant aux bourgs de prendre le pas sur l’habitat des fermes et hameaux avec un renversement du poids relatif entre bourg et écarts (Croix, Renard, 2008).

Parallèlement deux autres processus venaient modifier et remettre en cause le système vendéen.

D’une part la croissance spectaculaire du chef-lieu, La Roche-sur-Yon, qui en une génération voyait sa population passer de 20 000 à 50 000 habitants, tandis que deux petites villes jusqu’alors somnolentes : Challans et Les herbiers, passaient au stade de ville moyenne et accaparaient équipements et services. Elles surgissaient dans une Vendée bocagère jusqu’alors très rurale et venaient en quelque sorte équilibrer, dans une vision christallérienne du département, les deux villes anciennes de Luçon et de Fontenay-le-Comte, tandis que le chef-lieu trônait au centre.

D’autre part la transformation du littoral en un liseré de stations touristiques effaçant les traces des anciens petits pays qui étaient autant de territoires juxtaposés, depuis le pays de Bouin jusqu’au Marais poitevin, pour les transformer en une succession de lotissements de résidences secondaires, entre quelques vieilles stations nées au XIXe siècle.

Ce sont ces évolutions qu’avec Alain Chauvet nous avons décrites et résumées dans l’ouvrage intitulé : La Vendée, le pays et les hommes, publié en 1978. Nous invitions les vendéens à réviser l’approche des territoires du département par la mise en évidence de quatre sous-espaces, en accord avec les dynamiques à l’œuvre : la Vendée industrielle du nord-est, le pays yonnais, le littoral et la Vendée méridionale. Dans une perspective de géographie appliquée, nous mettions en avant les spécificités de ces quatre territoires qui méritaient des politiques d’aménagement, d’incitation économique et de protection environnementale différentes. Ce qui rompait avec la vision traditionnelle et naturaliste opposant plaine, bocages et marais.

2. Une nouvelle géographie du département ?

À relire les pages écrites il y a trente ans, nos observations, nos mises en garde et notre diagnostic ont tenu la route.

Le pays yonnais s’est affirmé (fig. 1), et le chef-lieu est désormais reconnu comme une locomotive du développement économique, même si des oppositions politiques stériles, sur un vieux fond d’opposition ville-campagne, ont longtemps bridé son développement à une échelle géographique suffisante. L’apparition de structures universitaires, publiques et privées, les équipements commerciaux en grandes surfaces, avec le pôle des Flaneries (Madoré, 2008), l’achèvement des dessertes autoroutières, une politique culturelle dynamique, des équipes municipales dont l’orientation politique est inchangée depuis 1977, expliquent le boom de la ville.

Figure 1 : Territoires et organisation de l’espace en Vendée

Image

Le modèle des industries en milieu rural propre au nord-est du département, véritable système productif localisé, a évolué. Il a conservé une réelle dynamique, notamment vis-à-vis du choletais voisin dont il est issu à l’origine. Mais il y a eu concentration dans les petites villes : Pouzauges, Montaigu et surtout Les herbiers, véritable petite capitale de la Vendée industrielle. L’étiolement des industries de la chaussure et de la confection est compensé par l’essor des industries agro-alimentaires et par les adaptations du tissu industriel de plus en plus en rapport avec les grands donneurs d’ordre de l’estuaire. Ce basculement vers la métropole se mesure également par la constitution aux frontières du département d’une couronne périurbaine nantaise à lire les origines des habitants des nouveaux lotissements qui se multiplient auprès des axes routiers. L’identité du territoire a été renouvelée et affirmée avec le succès du Puy du Fou, dont le spectacle et les animations depuis 1978 attirent les foules.

Le littoral s’est aussi profondément transformé. On est passé d’un chapelet de stations isolées les unes des autres en un liseré de lotissements de résidences secondaires s’étirant de Noirmoutier à l’Aiguillon-sur-Mer. Le temps des colonies de vacances, des logements sommaires chez l’habitant et des campings sans confort n’est plus. Le tourisme de masse s’est emparé du littoral, se diffusant dans les communes rétro-littorales, et il s’est diversifié socialement en fonction de la notoriété des stations et des prix du foncier. En outre, l’arrivée massive de retraités explique la croissance de population et la transformation progressive d’un espace de loisirs en un espace retraite. L’essor des services à la personne, l’étalement des séjours au-delà de la saison estivale, les nouveaux équipements mis en place (ports de plaisance, thalassothérapies, centres de congrès), la médiatisation autour des courses au large (Vendée globe) modifient l’image du front balnéaire du département pour en faire dans l’imaginaire des Français un espace attractif.

La Vendée méridionale demeure la région du département la moins dynamique. Des communes perdent encore des hommes, les villes somnolent et vivent sur leur passé prestigieux, et Fontenay-le-Comte ou Luçon ne tiennent pas la comparaison vis-à-vis de Challans et des herbiers. Faut-il incriminer les comportements des populations qui se reposeraient sur la richesse d’hier de ce qui fut un « bon pays » par rapport aux bocages armoricains voisins ? Est-ce la position géographique et l’éloignement relatif des métropoles ? Les hommes politiques ont-ils manqué à leur devoir ? Les avatars du Marais poitevin et de son classement en tant que parc naturel régional illustrent ces atermoiements. Des travaux scientifiques vont dans ce sens d’un espace oublié, à la marge, faisant du sud « l’homme malade » du département (Billaud, 1984 ; Le Quellec, 1993).

Conclusion

En 1960, que savait-on de la géographie de la Vendée ? Les travaux sur le département se résumaient à quelques articles dans des revues locales et à une monographie (Gautier, 1949). Depuis, avec la renaissance de l’université de Nantes, il y a eu pléthore de mémoires, de thèses et de publications. Modestement, mais avec régularité, j’ai participé depuis un demi-siècle et par des observations répétées et le suivi de travaux d’étudiants et de chercheurs, à mieux saisir et comprendre les multiples facettes des évolutions de ce territoire à nul autre pareil, tant les héritages, mais aussi les idéologies, ont pesé et pèsent encore pour en voiler les réalités.

En 1960, la Vendée est un département rural où sévit l’exode et qui perd des hommes. L’activité première, et de loin, est une agriculture paysanne, et dans laquelle les relations sociales sont encore celles du siècle précédent. La remarque d’André Siegfried dans un article du journal Le Figaro du 17 juillet 1950 faisant du département un morceau oublié de la France du XIXe siècle, accumulant les retards relatifs, remarque aujourd’hui volontiers vilipendée, n’était pas fausse, même si elle caricaturait un peu les réalités, et même si bon nombre de notables la récusaient. C’est cette image qui figurait dans les manuels scolaires de l’époque.

En 2008, si l’on tente de faire le bilan des évolutions du département au titre de géographe, nous sommes en présence d’un département qui occupe les premières places dans les bilans effectués régulièrement par les hebdomadaires. Croissance démographique, progression de l’emploi industriel, taux de chômage parmi les plus bas de France, nombre d’indicateurs sont au vert et témoignent de la bonne santé de campagnes vivantes. Le réseau de petites villes s’est structuré, en particulier avec la croissance des herbiers, de Challans et du chef-lieu. Le tourisme est devenu une activité motrice, le département étant le deuxième quant aux capacités d’accueil. Les voies de communication ont désenclavé le département avec les autoroutes de Nantes à Niort et d’Angers à La Roche-sur-Yon, et l’achèvement en décembre 2008 de l’électrification de la voie ferrée jusqu’aux Sables d’Olonne. Pour expliquer cette dynamique positive on a pu parler de « mystère » ou de « miracle vendéen », preuve que l’on est à la recherche des explications. Certains l’attribut à la qualité des hommes, notamment aux entrepreneurs à l’origine de l’industrialisation endogène (Raveleau, Bonnet, 2008). Et il est vrai que des personnalités fortes ont marqué le paysage. D’autres explications tiendraient au rôle des traditions entretenues depuis la Contre-révolution et le repli assimilé à des retards. Ceci ne vaut que pour la partie autrefois bocagère du département.

Incontestablement les spectaculaires évolutions du département ont surpris et décontenancé nombre de chercheurs. Nous pensons en avoir analysées et comprises les raisons par une approche de type systémique progressivement affinée. Mais rien n’est définitif. Et le modèle ou système évolue.

Un réseau urbain hiérarchisé s’est mis en place et affirmé en ce dernier demi-siècle et vit dans l’ombre de la métropole nantaise de plus en plus présente. Il en résulte un nouveau pavage régulier de l’espace en territoires associant ville et campagne. Alors qu’au lendemain de la dernière guerre, la Vendée était un modèle d’espace rural, engoncé dans une vieille opposition de type naturaliste entre bocages armoricains et plaine sédimentaire et marais, elle va s’urbaniser, s’industrialiser, se « touristifier », et gommer ce qui l’assimilait à un territoire en retard et repli, tout en mettant en valeur et en médiatisant son patrimoine né de son histoire originale3.

Toutefois des ombres demeurent dans le tableau. La dichotomie entre une Vendée bocagère dynamique, aux populations fécondes et au tempérament politique conservateur, et une Vendée du sud trop longtemps laissée à l’écart et dont les comportements démographiques et les attitudes politiques et religieuses sont minoritaires, n’est pas encore effacée. Les salaires moyens dans le département sont parmi les plus bas de France, l’agriculture productiviste menace la biodiversité et la bonne santé des milieux fragiles, des poches de pauvreté subsistent. Il y a banalisation des comportements et des attitudes des populations, preuve en est avec la fécondité des couples (la fin des berceaux selon la formule utilisée localement) et l’étiolement des pratiques religieuses dans les bocages. La mobilité s’est emparée de populations autrefois enracinées et ceci n’est pas sans conséquences. Le département n’échappe pas aux maux de notre société même si les clivages sociaux sont moins apparents et si les traditions de solidarité nouent le lien social plus et mieux qu’ailleurs.

1 Notre première rencontre date de 1970, lors d’une journée d’études organisée à Fontenay-le-Comte par le centre d’Études et d’Action Sociale (CEAS)

2 On les retrouve dans les archives de l’observatoire du Changement Social et Culturel, ainsi que dans les actes du colloque de Saint-Fulgent de

3 Contrairement aux idées reçues diffusées par les médias nationaux la Vendée est plurielle. La preuve en est dans la diversité de ses paysages et de

Bibliographie

ATP du CNRS, 1983, collectif. L’Ouest bouge t-il ? Son changement social et culturel depuis trente ans. Nantes, Éditions reflets du passé.

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RENARD J., 2004. La Vendée, un demi-siècle d’observation d’un géographe. Rennes, PUR, 308 p.

Notes

1 Notre première rencontre date de 1970, lors d’une journée d’études organisée à Fontenay-le-Comte par le centre d’Études et d’Action Sociale (CEAS) de Vendée, consacrée aux raisons du retard (déjà !) du sud du département. Nous avons collaboré à l’étude de faisabilité du SDAU de La Roche-sur-Yon en 1975, écrit en commun en 1978 un manuel de géographie sur le département (La Vendée, le pays et les hommes, Les Sables d’Olonne, Éditions le Cercle d’Or), animé l’étude de l’ATP du CNRS sur le canton de Saint-Fulgent, et j’ai été membre de son jury de thèse en 1986 (Porte nantaise et isolat choletais : essai de géographie régionale, Maulévrier, Éditions Hérault).

2 On les retrouve dans les archives de l’observatoire du Changement Social et Culturel, ainsi que dans les actes du colloque de Saint-Fulgent de septembre 1979 publiés par le CEAS de Vendée, La Roche-sur-Yon, 1980, 147 p., et dans le numéro 19 des Cahiers nantais, janvier 1981, 202 p.

3 Contrairement aux idées reçues diffusées par les médias nationaux la Vendée est plurielle. La preuve en est dans la diversité de ses paysages et de ses territoires. Mais aussi par l’actualité des prises de positions contradictoires des collectifs qui fleurissent sur internet et qui poursuivent les combats idéologiques nés de la Contre-Révolution. Entre blancs et bleus, cléricaux et anticléricaux, villieristes et collectif de vigilance de la République, admirateurs ou pourfendeurs du grand spectacle du Puy du Fou qui fait courir les foules et qui se veut le symbole de l’identité vendéenne. Il faudrait aussi évoquer l’ouverture de musées aux Épesses, Les Lucs-sur-Boulogne, La Chabotterie, la médiatisation de la course en solitaire autour du monde. Tout est prétexte à mythification de la geste vendéenne.

Illustrations

Figure 1 : Territoires et organisation de l’espace en Vendée

Figure 1 : Territoires et organisation de l’espace en Vendée

Citer cet article

Référence électronique

Jean Renard, « La Vendée : entre mystère et miracle », Cahiers Nantais [En ligne], 2 | 2008, mis en ligne le 25 janvier 2021, consulté le 20 avril 2024. URL : http://cahiers-nantais.fr/index.php?id=680

Auteur

Jean Renard

Géographe, Université de Nantes, UMR 6590 CNRS ESO – CESTAN

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